J’étais devant ce décor maussade, reste des bastions, témoignage du passage des Laos, ces monstres de la taille d’une montagne. Le simple fait de prononcer son nom, inspirait la terreur aux habitants de ma vallée natale. Mes souvenirs m’en faisaient oublier la lourdeur de mon armure.
J’avais commencé mon aventure de chasseur en solitaire, atteignant mon statut de chasseur expérimenté en réussissant une mission extrêmement difficile compte tenu de l’équipement que je possédais au moment des faits, un duo de Diablo.
Un tremblement me sorti de ma torpeur, il approchait. L’attente était interminable. Mon cœur s’emballait, se laissant entraîner par le stresse que je dégageais.
J’avais entendu parler d’un chasseur solitaire tout comme moi et qui vivait la même vallée que la mienne. Ses exploits avaient fait rêver plus d’un chasseur.
On disait qu’il était capable de réduire en miettes les wyverns volants en une poignée de minutes. C’était un grand gaillard armé d’une monstrueuse épée qu’il surnommait « l’éradicateur éternel ». je lui ai donc fait parvenir un message l’invitant à une partie de chasse en équipe. Il était encore plus fort que je l’imaginais. Il faisait corps avec son arme, la maniant avec dextérité et rapidité. Il était capable d’arrêter un wyvern en pleine course d’un seul coup d’épée. Je me sentais inutile à ses côtés. Mes coups semblaient effleurer les monstres quand les siens les faisaient chanceler. J’ai commencé un entraînement intensif pour palier mes lacunes dans le maniement de certaines armes. J’excellais déjà au marteau, arme qui avait bercée toute mon enfance et redoutable entre les mains d’un chasseur expérimenté.
Ainsi, j’appris à me servir des fusils et des doubles lames. Puis il m’est venue une idée, un désir, l’envie de le dépasser dans un domaine, une quête. Réussir quelque chose qu’il n’avait pas tenté ou réussi jusqu’à présent. Cela ne me laissait pas grand choix vu son palmarès. C’est au cours d’une chasse au laos que l’idée me vint, il arrivait à repousser ce monstre aux schismes, mais pas à le tuer. Evoquer cette idée paraissait grotesque mais pourtant, je pris le risque. Le marteau me semblait plus efficace. Je mis donc à profit cette arme mais j’étais toujours gêné par le vent qu’engendrait les mouvement du laos. Je me fis donc fabriquer une armure lourde qui me permit de résister à celui-ci.
Elle me promulguait un sentiment de force, d’acharnement et de fureur, tel le diable noir.
Je commençai donc mes tentatives sur le monstre du rang 2 en améliorant mes techniques, synchronisant mes attaques, mes faits et gestes.
J’en vins rapidement à bout et cela me procura une grande satisfaction mais je voulais aller encore plus loin : tuer le laos azur. Ce défi était de taille et je le savais.
Un frisson parcourus ma colonne vertébrale, pénétrant ainsi mon armure imposante. Mes chats domestiques m’avaient préparé un repas qui rendait mon marteau plus puissant. Je le sentais mais je n’avais pas encore conscience que cela m’aiderait à faire la différence. Ma chatte, Emmanuelle, appelait cela : ‘attaque féline’. Un autre de mes chats m’avait conseillé sur l’élaboration de mes bombes pour les rendre plus efficaces, et ma dernière recrue avait corrigée ma façon d’aiguiser mon arme. Je me sentais reboosté, mais la faim me cisaillait déjà. J’avais l’impression que le poids de mon armure renforçait mon appétit. J’avalais donc un steak avant de préparer mes bombes pour accueillir le monstre géant. Ma concoction de brouet de monstre mélangé aux autres composants rendait ma bombe encore plus puissante. L’imposante masse avançait provocant des chutes de pierres. Un climat étrange se dégageait de ce mélange de brouillard et de poussière accompagné de ces tremblements sourds. La bête me voyait mais m’ignorait. J’apparaissais à ses yeux comme un insecte insignifiant, je préparais un tonneau détonateur pour lancer les hostilités en m’écartant suffisamment pour ne pas être surpris par l’explosion. Un bruit énorme retentit résonnant sur les parois tandis que je dégainais mon marteau. Je me plaçais de façon à faire rebondir l’arme sur son énorme tête, démuni de sa corne. Je renouvelais l’opération jusqu’à l’apparition de son bas ventre que je m’empressait aussitôt de caresser avec la tête de mon marteau, histoire de l’aider à digérer son rathalos fraîchement avalé. Au rythme de ses pas, retentissait le bruit de mes salves de coups. Tel un automate, je continuais mon travail de bûcheron, modifiant mon placement car la bête amorçait son virage. Je lançait ma quatrième série de coups en me placant légèrement sur le coté pour éviter d’être touché par l’affaissement du laos. J’arrivais déjà au bout de la zone, portion dangereuse car le moment où je devais esquiver, sa queue arrivait. J’avalais un méga jus afin de pouvoir courir sans m’arrêter et ainsi apaiser la faim qui me tenaillait. Je me mis a courir aussi vite que je pus pour rejoindre la zone suivante. J’avais déjà été touché par sa queue dans mes tentatives antérieures et je savais que si je manquais d’attention, un choc me ferait perdre de précieuses secondes. J’arrivais à mon but et, tout en courant, préparait mes bombes. J’essuyais le manche de mon arme pour avoir une meilleure prise en main. Il apparut. Rapidement, j’aiguisais mon arme et mis en place le comité d’accueil. A nouveau, l’explosion de celui-ci signala le début du second round. Il s’affaissa dès mon premier coup. Inlassablement, j’accompagnais son trajet en musique, au rythme des impacts de mon marteau. Je faisais corps avec lui et j’étais satisfais de son efficacité. Pour autant, le monstre m’ignorait toujours. Une impulsion de la bête me surprit. J’étais déjà au barrage érigé précédemment par mes compagnons. Cela permit de le ralentir, et ainsi de respecter mes délais pour réaliser mon exploit. Je me préparait à nouveau à esquiver sa queue menaçante avant d’entreprendre ma course effrénée jusqu’à la troisième zone de combat. J’entamais ma course portée par l’enthousiasme procuré par une efficacité millimétré .Je sentais que cette fois ci, je pouvais y arriver. Je ne sentais même plus la terre frémir, ni la fatigue que me faisait ressentir le poids excessif de mon équipement.Cette zone, comme les autres, je la connaissais sur le bout des doigts, chaque recoin, chaque échelle, chaque détail de ce décor lunaire. A nouveau, je l’accueillais avec mes barils et mon arme acérée. Je ruisselais. La sueur me piquait les yeux, mes mains se tétanisaient sur le manche de mon marteau. Mes épaules meurtries par le poids me brûlaient. La chaleur qui se dégageait de mon crâne m’étouffait dans mon casque. Mais tout cela paraissait secondaire. Enivré par l’envie de lui faire mordre la poussière, j’oubliai ces désagréments pour laisser place à ma rage de vaincre. Je frappai sans relâche sur son ventre. Le rathalos ! il l’avait digéré au moins vingt fois avec le massage que lui avait conféré. La faim me reprenait. J’avalais mon dernier jus et me mis à courir tout en esquivant l’une de ses attaques involontaire mais meurtrière. J’avais déjà amassé 10 balistes pour l’ultime round. Je couru pour le réceptionner à l’entrée de l’arène finale.Je descendit pour lui souhaiter la bien venu dans son cimetière. Il avançait rapidement, malgrè mes coups. Lorsqu’il lança son cri, je me ruait à l’échelle, empoigner la baliste et lui envoyer les épieux géants en plein milieu de son flanc. Il s’approchait en marchant sur ses deux pattes. Je surveillais le moment ou je pouvais actionner le ‘dragonator’, élément essentiel à ma réussite. C’était un mécanisme déclenchant des épieux énormes pour transpercer la bête. Je me jetais sur le bouton produisant ainsi l’effet désiré. Il me restait cinq minutes pour vaincre ce mutant. Je sautais par dessus l’immense muraille pour retourner au contact de mon adversaire. Ces dernières minutes étaient interminables, contrairement au début du combat, ses réactions devenaient imprévisibles. Il se levait, reculait, tapait de sa tête la muraille pour la détruire. Néanmoins, je le sentais moins agressif que lors de mes dernières tentatives. J’essayais de le frapper à l’endroit où mes coups ne rebondissaient pas. Mon chronomètre se mit à clignoter, plus qu’une minute. Je me reconcentrais, ressaisis mon arme et tapais avec encore plus de précision. Il fallait qu’il tombe. Ma synchronisation avait été presque parfaite mais le doute s’installait. Allait il avoir raison de la forteresse ? ferait-il simplement demi-tour ? je ne savais plus…
Un cri me mit en alerte ! il n’avançait plus, il fit un petit pas, demi-tour…non ! non ! il tombait ! il s’écroulait, dans son dernier souffle, il réussit à avancer de deux pas avant de rejoindre le sol définitivement. C’était fait, j’avais réussi. Tandis que le laos s’ immobilisait, le poids eut raison de mes genoux. Toute la fatigue du combat surgissait d’un seul coups. Je lâchai mon arme, mais mes doigts crispés ne semblaient pas vouloir s’en détacher. Je regardai le ciel savourant ma victoire, oubliant même de dépecer mon trophée. J’avais dépassé le maître, j’avais réalisé mon exploit…
Hommage à mon compagnon d’arme KRATOS
Sujet: Chasse au laos 
Dim 12 Aoû - 21:37
